Elle avait le mot aiguisé, la parole franche et le rire entier. Sa plume, aussi forte que son esprit, utilisait le verbe pour railler les dérives de la société ultra-libérale. Elle choisissait le nom de ses personnages avec un soin tout particulier et se délectait de jeux de mots et de sens cachés. Si vous lisez ou avez lu Mondial Khéops, vous voyez probablement de quoi il s’agit là.
Sonja était prolixe, elle avait dans sa musette de nombreux projets d’écriture, certains déjà aboutis, d’autres encore à l’abri d’elle, des univers qui commençaient à se diversifier et à se nourrir de personnages et d’époques différents de ces deux livres édités.
Elle s’est envolée avec eux, nous ne pouvons que la remercier d’en avoir partagé le projet avec nous, ce qui, au-delà du plaisir des moments partagés jusque dans ces dernières semaines, nous laisse dans une certaine hébétude. Mais rappelons-nous ce moment exceptionnel du lancement de notre maison, où les trois auteurs alors publiés étaient présents à la librairie La Manœuvre, lors d’une soirée mémorable à Paris, et où Sonja a pu rencontrer son premier public.
Bien chère Sonja, repose en paix, que tes mots publiés prolongent ton esprit vivifiant, en espérant que, de là où tu es, tu puisses assister à l’heureuse fin de tes Chroniques du Bas Empire.
En toute amitié,
Cécile Grenier, directrice de la collection lettre humain.